25.05.22
(mis à jour le 30.06.25)
Vous envisagez de renouveler la flotte automobile de votre entreprise ? Pourquoi ne pas choisir des véhicules de société électriques électriques ou hybrides ? Ces véhicules présentent un double avantage : réduire l’impact environnemental de votre activité, tout en réalisant des économies significatives, tant sur le carburant que sur l’entretien.
Pour encourager l’acquisition de véhicules de société électriques, le Gouvernement a mis en place plusieurs dispositifs incitatifs. Les experts-comptables implid décryptent les dispositifs fiscaux en vigueur pour optimiser la gestion de votre flotte automobile en 2025.
Exonération totale des taxes annuelles : l’avantage fiscal majeur des véhicules de société électriques en 2025
Depuis le 1er janvier 2022, la Taxe sur les Véhicules de Société (TVS) a été supprimée et remplacée par deux nouvelles taxes annuelles :
- La taxe sur les émissions de CO2
- La taxe sur les émissions de polluants atmosphériques
Toutes les entreprises qui possèdent ou utilisent des véhicules de transport de personne dans le cadre de leur activité économique sont soumises à ces deux taxes. Ce dispositif vise à encourager l’adoption de véhicules moins polluants par les entreprises.
- En 2025, les véhicules exclusivement électriques bénéficient d’une exonération totale de ces deux taxes, ce qui constitue un avantage fiscal majeur pour les sociétés.
- À l’inverse, les véhicules hybrides ne sont plus exonérés de la taxe sur les émissions de CO₂ depuis le 1er janvier 2025. Seuls les véhicules roulant au superéthanol E85 profitent encore d’un abattement de 40 % sur leurs émissions de CO₂ pour le calcul de la taxe correspondante.
Ainsi, investir dans une flotte 100 % électrique permet aux entreprises d’optimiser leur fiscalité tout en s’inscrivant dans une démarche d’écomobilité.
Avantage en nature véhicule : un régime de faveur renforcé pour les véhicules 100% électriques
Lorsqu’une entreprise met un véhicule à disposition de ses dirigeants ou salariés, elle doit évaluer un avantage en nature, utilisé pour le calcul des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu.
Depuis le 1er février 2025, une réforme a modifié les règles d’évaluation de cet avantage. Toutefois, le Gouvernement continue de favoriser l’usage des véhicules électriques en maintenant un régime avantageux, malgré l’évolution des modalités de calcul.
Véhicules électriques : un régime avantageux renforcé
Pour les véhicules exclusivement électriques mis à disposition entre le 1er février 2025 et le 31 décembre 2027, les nouvelles règles prévoient l’application des abattements suivants :
- Un abattement porté à 70 % sur la valeur de l’avantage en nature, dans la limite de 4 582 € par an (contre 50 % et 2 000,30 € auparavant) ;
- L’utilisation d’une borne de recharge mise à disposition par l’employeur reste évaluée à 0 € pour l’avantage en nature, même si elle sert à des fins personnelles ;
- Les frais d’électricité pris en charge par l’employeur sont exclus du calcul de l’avantage en nature.
Véhicules hybrides : fin du régime de faveur
Depuis 2025, les véhicules hybrides rechargeables ne bénéficient plus de l’abattement spécifique réservé aux véhicules électriques pour l’avantage en nature.
Seule l’utilisation d’une borne de recharge reste évaluée à 0 € pour l’avantage en nature.
Amortissement fiscal des véhicules de société électriques et hybrides
Amortissement de l’achat du véhicule
Lorsqu’une entreprise acquiert un véhicule, celui-ci est inscrit à l’actif immobilisé et fait l’objet d’un amortissement annuel, qui permet de constater comptablement sa dépréciation dans le temps.
Fiscalement, une part de cet amortissement peut être déduite du résultat imposable, générant ainsi une économie d’impôt pour l’entreprise.
En 2025, la fiscalité distingue les véhicules selon leur niveau d’émissions de CO₂ :
Type de véhicule | Émissions de CO₂ (g/km) | Plafond d’amortissement déductible |
Véhicule électrique | ≤ 20 CO₂/km | 30 000 € |
Véhicule hybride | 20 à 49 g CO₂/km | 20 300 € |
50 à 159 g CO₂/km | 18 300 € | |
≥ 160 g CO₂/km | 9 900 € |
⚠️ À noter : Les règles d’amortissement non déductible restent inchangées en 2025. Seule la fraction du prix d’achat inférieure au plafond est déductible fiscalement. La part excédentaire ne l’est pas.
Exemple : Si votre entreprise achète une voiture électrique à 35 000 €, vous ne pourrez déduire que 30 000 € d’amortissement. Les 5 000 € restants ne sont pas déductibles fiscalement.
Amortissement de l’achat de la batterie du véhicule
Jusqu’en 2023, il était possible d’amortir la batterie séparément du véhicule, à condition que son prix soit clairement identifié sur la facture d’achat. Cette disposition permettait de comptabiliser la batterie comme un accessoire autonome, ce qui offrait une souplesse supplémentaire pour répartir la charge fiscale et optimiser la gestion comptable.
Depuis 2023, la réglementation fiscale a évolué concernant l’amortissement des véhicules électriques. Désormais, le coût de la batterie est intégré au prix d’achat global du véhicule, ce qui signifie que les plafonds d’amortissement s’appliquent à l’ensemble du véhicule, batterie incluse.
Cette règle met donc fin à la possibilité d’amortir la batterie séparément pour bénéficier d’une déduction supplémentaire, sauf en cas de remplacement distinct de la batterie en cours de vie du véhicule.
TVA déductible sur l’électricité de recharge : un avantage non négligeable
En 2025, la TVA sur l’électricité utilisée pour recharger les véhicules électriques et hybrides reste entièrement déductible pour les entreprises. Cela signifie que votre société peut récupérer 100 % de la TVA sur les frais de recharge, que ce soit pour une flotte de véhicules électriques ou pour des véhicules hybrides rechargeables.
💡 Bon à savoir : Cette récupération s’applique aussi bien aux recharges effectuées sur des bornes installées dans les locaux de l’entreprise qu’aux recharges sur des bornes publiques, dès lors que la facturation est effectuée au nom de l’entreprise.
Ce dispositif ne concerne toutefois que l’électricité utilisée à des fins professionnelles. Si un salarié recharge un véhicule à domicile sans facturation directe à l’entreprise, la récupération de la TVA devient impossible. Par ailleurs, il est important de rappeler que la TVA sur l’achat d’un véhicule de tourisme (même électrique) n’est pas déductible, sauf pour les véhicules utilitaires.
⚠️ A noter : Depuis le décret du 12 février 2024, les entreprises ne sont plus éligibles au bonus pour l’achat de véhicules électriques ou hybrides rechargeables. Cette aide est désormais strictement réservée aux particuliers.
La nouvelle taxe annuelle incitative (TAI) applicable en 2025
La taxe annuelle incitative (TAI) est une nouvelle mesure fiscale introduite par la loi de finance du 14/02/2025 et entrée en vigueur le 1er mars 2025. Elle est destinée à accélérer la transition écologique des flottes automobiles d’entreprise et les inciter à intégrer un pourcentage minimum de véhicules à faibles émissions (VFE) dans leur flotte, c’est-à-dire des véhicules émettant moins de 50 g de CO₂/km.
Ce pourcentage augmente progressivement chaque année :
- 15 % en 2025
- 18 % en 2026
- 25 % en 2027
- jusqu’à 48 % en 2030.
Quelles sont les entreprises concernées ?
La TAI concerne les entreprises possédant au moins 100 véhicules légers affectés à une activité économique :
- Les véhicules de tourisme (VP) ;
- Les véhicules utilitaires légers N1 de moins de 3,5 tonnes (camionnette, camion ou fourgon) ;
- Les véhicules de catégorie L6e ou L7e.
Comment la taxe est-elle calculée ?
Trois éléments principaux entrent dans le calcul :
- L’écart à l’objectif cible : c’est-à-dire le nombre de véhicules à faibles émissions manquants pour atteindre le seuil fixé (par exemple, 15 % de la flotte en 2025).
- Le montant de taxe unitaire par véhicule manquant : 2 000 € en 2025, 4 000 € en 2026, 5 000 € en 2027.
- Le taux de renouvellement des véhicules légers très émetteurs : c’est-à-dire la part de la flotte renouvelée sur l’année, qui vient pondérer la taxe.
Formule simplifiée :
TAI = (Nombre de véhicules manquants) × (Taux de renouvellement) × (Tarif unitaire)
Exemple :
Une entreprise possède 200 véhicules, dont 20 sont à faibles émissions, soit 10 % de la flotte.
L’objectif est de 15 % en 2025, soit 30 véhicules. Il manque donc 10 véhicules.
Par ailleurs, son taux de renouvellement annuel de la flotte est de 33 %.
Le montant de la taxe sera calculé comme suit : (200 × 15% − 20) × 33% × 2 000 € = 6 600 €
Comment réduire ou éviter la TAI ?
Pour limiter la pénalité financière liée à la TAI, il s’agit donc d’anticiper la montée progressive des objectifs et de renouveler rapidement votre flotte avec des véhicules électriques ou hybrides très faiblement émetteurs (moins de 50 g CO₂/km).
Plus votre flotte est “verte” et renouvelée rapidement, plus la taxe diminue, voire disparaît.
👉 Opter pour des véhicules électriques dans votre flotte automobile permet de réduire vos coûts tout en limitant votre impact environnemental. Les nombreux avantages fiscaux rendent la transition vers une mobilité durable particulièrement intéressante sur le plan financier. Pour en tirer pleinement parti, il est essentiel de bien maîtriser les dernières règles fiscales et réglementaires applicables en 2025.